Si vous avez déjà eu droit à un surfaçage dentaire, alors vous savez que ce n’est pas exactement une promenade bucolique dans les alpages. Et si vous vous apprêtez à en faire un, vous êtes peut-être en train de googler fébrilement : « Surfaçage dentaire douleur : combien de temps ? pourquoi ça fait mal ? est-ce que je vais finir par mâcher de la compote à vie ? ». Rassurez-vous, respirez (par le nez quand même, les bactéries de la bouche n’ont pas besoin de renfort), on va tout décortiquer ensemble, calmement, comme deux amis autour d’un bol de thé.
C’est quoi exactement le surfaçage dentaire ?
Commençons par la base. Le surfaçage radiculaire – pour les intimes, le « surfaçage dentaire » – n’a rien à voir avec du carrelage ou du béton poli. C’est un soin de parodontologie, c’est-à-dire qu’on s’occupe de l’environnement de la dent : gencive, ligament, os. L’objectif ? Nettoyer en profondeur sous la gencive afin de retirer la plaque dentaire et surtout le tartre incrusté sur la racine des dents. Celui qu’on ne voit pas, tapi sournois sous la surface, et qui peut provoquer maladies, inflammations et déchaussements si on le laisse jouer les squatteurs trop longtemps.
En clair, c’est un grand ménage de printemps – sauf que c’est chez Monsieur Tartre, et que ça implique parfois une bonne dose d’huile de coude… et potentiellement un peu d’inconfort.
Pourquoi ça peut faire mal (et parfois pas du tout) ?
Alors là, ce n’est pas comme un film ou une baguette tradition : ici, chacun sa séance, chacun sa douleur. Mais globalement, la douleur peut venir de plusieurs facteurs :
- Un état inflammatoire préexistant : si vos gencives sont enflées, sensibles, voire saignantes, elles risquent de ne pas apprécier le passage des instruments (même si c’est pour leur bien).
- La profondeur de la poche parodontale : plus les bactéries sont descendues profond, plus le nettoyage doit être vigoureux, et plus les racines risquent d’être exposées et sensibles.
- Le degré d’anxiété du patient : spoiler alert, le stress augmente la perception de la douleur. Le corps réagit au quart de tour. Un peu comme quand on regarde la scène du dentiste dans un vieux film d’horreur : tout devient plus intense.
- L’utilisation ou non d’une anesthésie locale : certains professionnels l’appliquent systématiquement, d’autres en fonction des cas. Cela change radicalement l’expérience.
En réalité, de nombreux patients décrivent plutôt une gêne qu’une douleur insupportable. Comme une sensation d’inconfort le jour même, une sensibilité au chaud/froid quelques jours… Bref, rien qui vous fera regretter les tartines de pain grillé pour toujours.
Et après le surfaçage, quelles sensations ?
Une fois que le fauteuil s’est éloigné et que la lumière n’est plus braquée façon interrogatoire, place au post-traitement. Là encore, cela varie selon les personnes. Mais on retrouve parfois les effets suivants :
- Sensibilité dentaire : au contact du chaud, du froid, ou même, parfois, du vent frais (si si, c’est possible)
- Gencives un peu douloureuses ou gonflées pendant un à trois jours
- Légers saignements lors du brossage (ne vous alarmez pas, c’est passager)
- Une haleine plus fraîche dès le lendemain – eh oui, les bactéries en stage camping ne font plus partie du voyage
Le corps fait son job de réparation. Et c’est souvent là que, paradoxalement, on ressent un mieux-être global, une sensation de « propre » profond. Comme après avoir vidé son frigo, fait du tri et planté une bougie parfumée.
Des astuces pour apaiser la douleur (et ne pas faire la soupe à la grimace)
Heureusement, il existe des moyens très simples pour soulager la gêne post-surfaçage. Et non, on ne parle pas de se gaver de glace à la vanille (même si, honnêtement, pourquoi pas).
- Le froid en bouche en petites touches : rincer avec de l’eau fraîche peut atténuer l’inconfort temporairement.
- Utiliser un dentifrice désensibilisant pendant quelques semaines
- Adopter une brosse à dents souple pour ne pas agresser les gencives fragilisées
- Éviter les aliments très acides ou sucrés les premiers jours : jus d’orange, soda, tomate crue… tout ce qui pique est à laisser au repos quelques repas
- Si besoin, prendre un antalgique doux sur recommandation du dentiste (paracétamol, par exemple)
- Rincer la bouche avec une solution de chlorhexidine, si prescrite, pour limiter les infections secondaires
Et puis, on ne le répétera jamais assez, mais dormez correctement. La réparation tissulaire, c’est la magie du sommeil qui opère à huis clos.
Le dialogue avec votre dentiste : votre meilleur allié
Petit conseil de bon sens, souvent oublié dans le flot des informations trouvées sur les forums ou partagées au coin d’une conversation : parlez ouvertement avec votre praticien. Posez vos questions. Dites si vous êtes anxieux. Mentionnez vos expériences passées, bonne ou mauvaise. Mettez des mots sur vos craintes. C’est comme en montagne : mieux vaut un bon guide, et un bon brief avant l’ascension.
C’est votre bouche, votre corps, votre expérience. Et un praticien bienveillant saura vous écouter et adapter le soin à votre réalité, pas à un protocole rigide. Certains patients très sensibles recevront une anesthésie renforcée ou un traitement plus progressif. Bref, un surfaçage ne devrait jamais être un calvaire subi, mais un traitement conscient, accompagné, et utile pour votre santé globale.
Et si on ne le fait pas ?
Alors là, désolé mais il faut être franc : éviter un surfaçage nécessaire, c’est comme ignorer une fuite sous votre évier. Vous ne la voyez pas, mais ça moisit en dessous. Les bactéries responsables de la parodontite (à l’origine du besoin de surfaçage) sont redoutables. Elles ne se contentent pas de rester en surface comme une tache de sauce tomate sur un t-shirt blanc, non : elles s’insinuent, créent de l’inflammation, détruisent l’os… et à terme, font tomber les dents. Oui, littéralement. Il ne s’agit pas uniquement d’esthétique, mais de santé globale.
Par ailleurs, de nombreuses études ont établi des liens entre les maladies des gencives sévères et certains troubles cardio-vasculaires, le diabète, ou encore des complications chez les femmes enceintes. Donc non, la santé bucco-dentaire, ce n’est pas du domaine du « secondaire ».
Une histoire vraie : celle de Michel, 62 ans, et son retour gagnant
Pour illustrer tout ça, je vous raconte en deux mots l’histoire de Michel. Je l’ai rencontré lors d’un atelier sur le bien-être des seniors. Michel, c’est le gars sympa, bon vivant, qui rit fort et aime les andouillettes. Mais voilà : des saignements de gencives, des dents qui « bougent » un peu, puis une haleine qu’il dit « de chacal mal réveillé ». Il repousse le rendez-vous chez le dentiste, pensant qu’une tisane de thym fera l’affaire.
Finalement, pris par la peur de perdre ses dents, il saute le pas. Surfaçage en deux rendez-vous, un peu de sensibilité, quelques bouillies de légumes pour gérer les repas… et surtout, une prise de conscience. Trois mois plus tard, nouvelles habitudes, sourire revigoré, et une haleine que même sa petite-fille adore. Aujourd’hui, il milite pour la prévention dentaire dans son club de loisirs. Comme quoi, même les dents peuvent offrir leur revanche.
Petit rappel pour la route : prévention, toujours
Le surfaçage peut être évité… si l’on prend soin de ses dents dès aujourd’hui. Brossage minutieux, deux fois par jour, avec une technique douce (inutile de frotter comme un papier à poncer). Utilisation du fil dentaire ou brossettes interdentaires. Visite annuelle chez votre dentiste (non, ce n’est pas une lubie du calendrier). Et surtout, écoutez votre corps. Si vos gencives vous parlent – saignent, gonflent, sentent mauvais – ce n’est jamais bon signe. Il vaut mieux prévenir que… faire la soupe midi et soir faute de dents.
Le surfaçage n’est pas votre ennemi. Douleur ou non, c’est un moment passager pour un gain à long terme. La santé bucco-dentaire, c’est un peu comme l’entretien du moteur de votre voiture : invisible, certes… jusqu’à ce que ça coince.
Alors autant en faire un moment accompagné, conscient, et pourquoi pas, libérateur. Car oui, une bouche en bonne santé, c’est aussi un souffle plus léger, un sourire plus franc et… une andouillette mieux savourée.